Stents, pas plus efficaces que les médicaments et les changements de mode de vie : le Dr Pratiksha Gandhi s'exprime sur les problèmes cardiaques

Le Dr Pratiksha Gandhi est un cardiologue préventif travaillant à Mumbai et à Los Angeles. Elle est fermement convaincue que la plupart des angioplasties et des pontages cardiaques sont évitables. S Balakrishnan lui a parlé pour obtenir des détails sur sa réflexion sur les problèmes cardiaques. Extraits d'une interview :

Vous dites que la plupart des angioplasties et des pontages sont évitables. Sur quelle base dites-vous cela ?

Des études financées par le National Institute of Health des États-Unis ont démontré que les stents et la chirurgie ne sont pas plus efficaces que les médicaments et les changements de mode de vie pour réduire les événements cardiaques. Dans ma pratique depuis 20 ans, j'ai découvert que plus de 80 % des patients peuvent être aidés en matière de médicaments et de changements de mode de vie. Malheureusement, dans cette commercialisation de la médecine, les patients n’ont pas la possibilité ni les conseils nécessaires pour le faire, et l’assurance ne couvre pas les changements de mode de vie des patients.

Est-il vrai que plusieurs chirurgiens cardiaques et fabricants de stents ont lancé une campagne contre vous en raison de vos opinions audacieuses ?

La majorité des revenus des hôpitaux proviennent d’interventions cardiaques, ce qui rend naturel que ceux qui défendent la vérité et la droiture soient humiliés, rejetés, dénoncés et accusés. Cependant, cela ne me décourage pas, car nous faisons ce qu’il faut pour les patients et continuerons de le faire. Chaque fois qu’une intervention chirurgicale est nécessaire, nous la recommandons de manière éthique et ne suggérons pas d’interventions chirurgicales inutiles ni de faute professionnelle. J'ai personnellement été témoin du fait que les hôpitaux ne servent pas honnêtement les patients ; lorsque la médecine est pratiquée de manière éthique, elle ne rapporte pas beaucoup d’argent. Si nous avons raison, nous devons lutter pour une cause et ne pas céder aux pressions.

Vous avez réalisé un travail de pionnier dans le domaine de la thérapie par contre-pulsations externes améliorées (EECP). Comment ça marche?

L'EECP augmente naturellement l'apport sanguin au cœur sans nécessiter aucune intervention chirurgicale et peut être complété en 35 heures. Il n’y a ni incisions, ni saignements, ni hospitalisations, ni cicatrices. Il s’agit d’un traitement sûr et efficace approuvé par la FDA américaine pour une utilisation cardiaque. À l'origine, il était utilisé comme traitement en cas d'échec des pontages lorsque j'ai suivi ma formation aux États-Unis en 2002. Nous avons été les premiers à le populariser à grande échelle en Inde comme alternative au pontage. Le Dr Abdul Kalam a apprécié notre initiative. Aujourd’hui, l’Inde est un leader mondial dans la fourniture de thérapies EECP. En 2014, nous avons publié un article de recherche démontrant que l'EECP et le pontage ont une efficacité équivalente.

A-t-il l'approbation des autorités sanitaires ?

Oui, il est approuvé par la FDA américaine pour une utilisation cardiaque, et l'assurance le rembourse aux États-Unis après l'échec d'un pontage. Il est également inclus dans les lignes directrices de l’American College of Cardiology/American Heart Association au niveau des preuves. Cela indique qu’il existe des preuves substantielles que le traitement fonctionne et que la plupart s’accordent sur son efficacité. Cependant, davantage de recherches et de données sont nécessaires pour obtenir des preuves concluantes.

Combien de personnes avez-vous pu sauver de l’angioplastie et du pontage ?

Au cours des deux dernières décennies, nous avons mené des campagnes d'éducation de masse et touché plus de 1 00 000 patients grâce à nos programmes de prévention. Plus de 10 000 patients ont bénéficié de la méthode EECP. Cependant, la majorité de nos patients sont traités avec des changements de mode de vie et des médicaments. Nous recommandons le traitement EECP uniquement lorsque cela est nécessaire et sur la base de données probantes. Nous menons des études avant et après sur chaque patient pour garantir des résultats positifs.

Quel genre de travail faites-vous maintenant ?

Depuis la création de l'Institut de cardiologie préventive (IPC) en 1999 en tant que première femme cardiologue préventive en Inde, mon objectif a été d'aider les gens à prévenir les crises cardiaques et à éviter la chirurgie cardiaque autant que possible. Nous avons dirigé la « Fondation mondiale pour la cardiologie préventive » afin d'éduquer les gens du monde entier sur la prévention des crises cardiaques grâce à des ressources gratuites. Nous nous efforçons d'aider davantage de personnes atteintes d'EECP et d'obtenir davantage de données cliniques sur notre traitement afin que davantage de personnes puissent lui faire confiance. Nous avons besoin de l’aide du gouvernement et des organisations à but non lucratif pour en faire un mouvement de masse.